Alors que les exigences énergétiques pour les bâtiments n’ont cessé de se renforcer ces dernières années, un point revient régulièrement sur la table de chantier : l’étanchéité à l’air. Pilier majeur de la performance thermique, elle se mesure aujourd’hui grâce à un outil devenu incontournable, le test d’infiltrométrie. Dans les bâtiments tertiaires comme dans les maisons individuelles, cette méthode permet de diagnostiquer précisément les fuites d’air qui génèrent des déperditions importantes. Mais quel est exactement ce test, pourquoi est-il crucial, et comment se déroule-t-il concrètement sur le terrain ? Voici un tour d’horizon approfondi pour quiconque doit comprendre et maîtriser cette étape technique avant d’engager des travaux coûteux ou de valider une construction.
Le test d’infiltrométrie : principe et finalités en secteur tertiaire
L’infiltrométrie, appelée aussi test d’étanchéité à l’air, consiste à mesurer la perméabilité de l’enveloppe d’un bâtiment en évaluant les débits d’air qui s’échappent ou entrent par des zones non maîtrisées. Cette mesure renseigne sur la qualité de l’isolation et la maîtrise des échanges d’air non désirés. Pour les constructions tertiaires, qui regroupent bureaux, commerces, établissements scolaires et autres espaces professionnels, ce test revêt une importance particulière en raison de volumes souvent vastes et de configurations complexes.
Le test se réalise à l’aide d’une porte soufflante, ou Blower Door, un équipement installé dans une ouverture (souvent une porte extérieure) pour créer une différence de pression contrôlée entre l’intérieur et l’extérieur. L’appareil gonfle ou aspire de l’air, puis mesure précisément le débit nécessaire pour maintenir cette pression, traduisant le niveau de fuites d’air dans la construction.
La grandeur donnée est généralement exprimée en m³/(h.m²) : volume d’air fuyant par heure et par mètre carré de surface d’enveloppe. Cette valeur doit être comparée aux seuils définis par la réglementation, notamment la RE2020 qui impose des performances spécifiques aux bâtiments neufs.
Pourquoi le test est-il essentiel en tertiaire ?
- Économies d’énergie considérables : Dans de grands volumes, les déperditions liées aux infiltrations peuvent représenter jusqu’à 40 % des pertes thermiques. Améliorer l’étanchéité réduit sensiblement les consommations énergétiques pour chauffage ou climatisation.
- Confort des occupants : La suppression des courants d’air parasites optimise le confort thermique et acoustique, favorisant ainsi le bien-être et la productivité.
- Protection du bâti : Limiter les infiltrations évite les problèmes d’humidité, moisissures, et la dégradation prématurée des matériaux isolants.
- Efficacité des systèmes VMC : Une étanchéité maîtrisée garantit une ventilation mécanique contrôlée fonctionnant dans les meilleures conditions, essentielle pour la qualité de l’air intérieur.
Dans les zones d’intervention comme l’Hérault, le Gard, l’Aveyron ou la Lozère, ces enjeux prennent une dimension accrue à cause de variations climatiques marquées, rendant l’infiltrométrie d’autant plus nécessaire.

| Caractéristique | Objectif | Conséquence en cas de non-contrôle |
|---|---|---|
| Économies d’énergie | Réduire les pertes thermiques liées aux fuites d’air | Consommation excessive, dépenses énergétiques élevées |
| Confort | Limiter les courants d’air et bruits | Inconfort vis-à-vis des occupants, baisse de productivité |
| Pérennité du bâtiment | Empêcher infiltrations d’humidité et dégradations | Risque de moisissures, isolation dégradée |
Matériel, protocoles et acteurs du test d’infiltrométrie
La réussite d’un test d’infiltrométrie repose sur l’utilisation d’équipements adaptés et le suivi scrupuleux d’un protocole établi. Plusieurs marques et appareils spécialisés se distinguent sur le marché et font référence pour leur fiabilité :
- Blower Door : dispositif central, souvent proposé par des fabricants comme Airtest ou Testo, permettant de générer une pression stable.
- Systèmes de mesure électroniques intégrés : précision des débitmètres et capteurs pour quantifier en continu les échanges d’air.
- Outils complémentaires de localisation des fuites : caméra thermique, fumigènes ou détecteurs d’humidité, souvent utilisés par des spécialistes comme Qualitis ou Hygrocontrol.
Les tests doivent répondre à des normes comme la NBN EN 13829, que DEA INFILTROMETRIE, acteur reconnu en région Occitanie, applique rigoureusement. Ce protocole prévoit :
- Préparation du bâtiment : fermeture des ouvrants, calfeutrement des grilles de ventilation non mesurées.
- Mise en place du Blower Door dans une ouverture extérieure.
- Création d’une différence de pression standardisée (généralement 50 Pa).
- Mesure des débits d’air à différents niveaux de pression.
- Identification précise des points de fuite grâce aux techniques visuelles et olfactives.
Les tests dans le tertiaire sont d’autant plus complexes que les bâtiments comprennent souvent des façades-rideaux, des doubles-peaux, et une multitude de passages réseaux. L’expertise de firmes telles que Nodaux ou SoluBâtiment est un gage d’efficacité dans ce contexte.
| Étape | Objectif technique | Moyens utilisés |
|---|---|---|
| Préparation | Isoler les éléments à exclure | Calfeutrage, scellement des grilles, vérification des ouvrants |
| Installation | Mise en place du Blower Door | Montage de la porte soufflante dans une baie |
| Mesure | Quantification des fuites d’air | Débitmètres électroniques, commandes informatisées |
| Diagnostic | Localisation des fuites | Caméra thermique, fumigènes, expertise terrain |
Obligations réglementaires liées au test d’infiltrométrie et leur impact sur les chantiers
Avec la mise en application de la RE2020, le test d’infiltrométrie est devenu un passage obligatoire pour les constructions tertiaires neuves dans certaines catégories. Cette norme vise à améliorer nettement la performance énergétique globale des bâtiments. Elle impose à la fois :
- Des seuils maximum de perméabilité à l’air exprimés en m³/(h.m²) en fonction de la destination du bâtiment.
- La fourniture d’un rapport de test réalisé par un professionnel certifié RGE OPQIBI.
- Des recommandations techniques pour corriger les défauts détectés avant la réception des travaux.
Pour les bâtiments existants, bien que le test ne soit pas systématiquement imposé, il est encouragé dans le cadre de démarches qualité environnementale telles que HQE, BREEAM ou LEED. Ces certifications valorisent les efforts réalisés pour maîtriser la consommation énergétique et améliorer le confort.
Les implications concrètes sur les chantiers sont multiples :
- Planification anticipée : Le test doit être intégré dès la phase finale des travaux, ce qui nécessite coordination des corps d’état.
- Interventions correctives : Le cas échéant, les fuites identifiées doivent être colmatées avant la réception.
- Documentation : Le rapport complet, souvent délivré par des sociétés comme DEA INFILTROMETRIE ou Aereco, accompagne les dossiers réglementaires.
| Règlement | Exigence principale | Impact chantier |
|---|---|---|
| RE2020 tertiaire | Limite de perméabilité selon usage | Test obligatoire avant réception |
| Certifications HQE, BREEAM, LEED | Valorisation de l’étanchéité | Tests volontaires, mais très recommandés |
| Bâtiments existants | Encouragement à la performance | Actions correctives possibles |

Conséquences réelles d’une mauvaise étanchéité à l’air dans un bâtiment tertiaire
Nombre de gestionnaires immobiliers ont expérimenté les effets négatifs du laissé-faire sur l’étanchéité à l’air. Voici les problèmes les plus fréquemment rencontrés sur le terrain :
- Surconsommation énergétique : Plus l’air s’échappe, plus les systèmes de chauffage et climatisation sont sollicités inutilement, ce qui alourdit les factures.
- Entrée d’humidité et moisissures : Les infiltrations favorisent la condensation, fragilisant les matériaux et détériorant la santé des occupants.
- Dégradation du confort : Courants d’air gênants, fluctuations thermiques, nuisances sonores externes.
- Performance des systèmes VMC faible : Mauvais équilibre des débits d’air, rabattement et mauvaise qualité de l’air intérieur.
Un cas concret observé récemment dans un bâtiment de bureaux de Montpellier illustre bien ces points. Initialement conçu pour répondre à la RT2012, le bâtiment souffrait d’une perméabilité trop élevée. Après test d’infiltrométrie avec analyse thermique, des fuites majeures ont été corrigées. Résultat : une diminution de la consommation énergétique de 25 % et une amélioration nette du confort perçu par les salariés.
| Problème constaté | Impact sur bâtiment | Solution apportée |
|---|---|---|
| Fuites importantes autour des menuiseries | Courants d’air et perte de chaleur | Remplacement de joints et calfeutrement |
| Joints de dilatation mal traités | Infiltrations d’eau et humidité | Réfection des joints et passage caméra thermique |
| Ventilation déséquilibrée | Mauvaise qualité d’air et inconfort | Réglage du système VMC |
Bonnes pratiques sur le terrain pour réussir un test d’infiltrométrie en tertiaire
La préparation est la clé d’un test efficace. Voici quelques conseils tirés de quarante ans d’expérience professionnelle :
- Planifiez le test en fin de chantier, lorsque les finitions sont terminées mais avant la livraison définitive.
- Vérifiez les ouvrants : portes, fenêtres, grilles de ventilation doivent être positionnés et fonctionnels.
- Calfeutrez provisoirement les éléments non mesurés pour ne pas fausser les résultats.
- Collaborez étroitement avec le bureau d’études thermiques et l’entreprise chargée du test, souvent des spécialistes comme Enertech ou Eco-Énergie.
- Interprétez le rapport avec attention et mettez en œuvre les recommandations sans délai.
La bonne entente entre tous les acteurs (maître d’ouvrage, maître d’œuvre, techniciens, artisans) est indispensable pour éviter les reprises laborieuses et garantir la conformité.
| Étape | Conseil d’expert | Erreur fréquente à éviter |
|---|---|---|
| Organisation | Lancer la planification de test dès début chantier | Reporter la démarche à l’ultime minute |
| Préparation | Assurer la fermeture de toutes ouvertures non maîtrisées | Laisser des ouvertures ouvertes |
| Communication | Informer tous les intervenants pour coordination | Manque de coordination entre corps de métier |
Techniques avancées de localisation des fuites d’air après test
Au-delà du simple chiffre de perméabilité, identifier précisément où s’échappe l’air est essentiel pour remédier efficacement. Les méthodes les plus fiables en 2025 sont :
- Thermographie infrarouge : Elle fait ressortir les zones froides et les ponts thermiques, souvent révélateurs de fuites.
- Test fumigène : En injectant une fumée visible, on détecte visuellement les infiltrations.
- Utilisation de détecteurs d’air traceurs : Certains produits ou gaz spécifiques peuvent être employés pour rendre visible les mouvements d’air jusqu’aux plus petites fissures.
- Inspection physique : Inspection des joints, menuiseries, passages de réseau notamment par des sociétés telles que SoluBâtiment ou Qualitis.
Le recours à ces méthodes permet non seulement d’optimiser les interventions, mais aussi de mieux budgéter les travaux nécessaires, évitant ainsi des improvisations coûteuses.
| Méthode | Avantage | Limitation |
|---|---|---|
| Thermographie | Visualisation rapide et large des fuites | Sensible aux conditions climatiques (vent, soleil) |
| Test fumigène | Identification visuelle précise | Moins performant en grands volumes ouverts |
| Détecteurs traceurs | Très précis sur petites zones | Nécessite matériels spécialisés |

Perspectives et engagements pour un avenir énergétique responsable
Avec l’urgence climatique et les objectifs gouvernementaux liés au secteur du bâtiment, l’étanchéité à l’air va encore gagner en poids stratégique. Anticiper ces évolutions, c’est s’assurer d’une rénovation ou d’une construction pérenne et conforme.
Des acteurs régionaux en Occitanie, tels que DEA INFILTROMETRIE, participent activement à cette dynamique en offrant des prestations intégrées mêlant tests d’infiltrométrie, conseil en Eco-Énergie, et accompagnement à la conformité RE2020. Cela permet aux gestionnaires de patrimoines tertiaires d’éviter les écueils et de tirer le meilleur parti des subventions disponibles.
L’implication croissante des maîtres d’ouvrage dans le contrôle qualité, combinée à des nouvelles technologies venant d’entreprises comme Aereco ou Nodaux, laisse entrevoir un futur où la maîtrise de l’air sera aussi fondamentale que l’isolation ou la ventilation. La coordination entre bureaux d’études, artisans et contrôleurs devient plus fluide, préparant le terrain pour des bâtiments durables et économes.
| Élément | Tendance 2025 | Conséquence |
|---|---|---|
| Normes énergétiques | Renforcement continu | Test d’infiltrométrie systématique |
| Technologies de mesure | Innovation et fiabilité accrues | Réduction des erreurs et interventions ciblées |
| Accompagnement et conseil | Conseils personnalisés et suivi terrain | Optimisation des performances globales |
Les erreurs fréquentes à éviter lors d’un test d’infiltrométrie
S’appuyer sur plus de 40 ans d’expérience nous a permis de cerner les travers habituels qui nuisent à l’efficacité des tests d’étanchéité à l’air :
- Oublier de calfeutrer toutes les ouvertures annexes : même une petite prise ventillée peut fausser les résultats.
- Réserver le test à la toute fin des travaux, lorsque peu de corrections sont possibles.
- Négliger la communication entre architectes, artisans et techniciens.
- Ne pas prévoir d’interventions correctives avant la livraison finale.
- Opter pour des équipements inadaptés ou obsolètes, réduisant la fiabilité.
| Erreur | Conséquence | Solution préconisée |
|---|---|---|
| Calfeutrage insuffisant | Résultat faussé, surévalué ou sous-évalué | Vérification rigoureuse lors de la préparation |
| Test trop tardif | Réparations difficiles ou coûteuses | Planifier à la phase finale de chantier |
| Mauvaise communication | Manque de coordination, retards | Réunions régulières entre intervenants |

FAQ pratique pour mieux comprendre le test d’infiltrométrie
- Qu’est-ce qu’un test d’infiltrométrie ?
C’est une méthode de mise en pression et dépression du bâtiment à l’aide d’une porte soufflante pour mesurer ses fuites d’air. - Quel équipement est utilisé ?
Principalement un Blower Door, équipé de débitmètres et capteurs spécialisés. - Pourquoi ce test est-il important en tertiaire ?
À cause des volumes importants et enjeux d’énergie, il permet de contrôler et améliorer la performance thermique. - Quand réaliser un test ?
Idéalement en fin de chantier, avant la réception des travaux. - Que faire en cas de fuites détectées ?
Identifiez les points avec des méthodes thermographiques ou fumigènes, puis corrigez-les avant la livraison.

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