Norme PMR : que faut-il respecter ?

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L’accessibilité aux personnes à mobilité réduite n’est plus simplement une bonne intention, c’est une exigence réglementaire encadrée par des normes précises. Dans une société où nous voulons que chaque bâtiment, chaque commerce, chaque logement soit accessible à tous, le respect des normes PMR (Personnes à Mobilité Réduite) est devenu un pilier incontournable. De la largeur des portes aux cheminements extérieurs, en passant par l’aménagement des sanitaires, ces règles s’appliquent à une large variété de lieux et visent à garantir la liberté de déplacement et l’autonomie des usagers.

Mais cette réglementation est complexe, évolutive et techniques, souvent méconnue de ceux qui entreprennent des travaux d’aménagement ou de construction. Quels sont les propriétaires concernés ? Que faut-il faire pour être en conformité ? Quelles sont les sanctions encourues ? Comment conjuguer accessibilité et performance technique, notamment pour des seuils de porte, élément souvent négligé mais crucial ?

Ce guide complet vous apporte un éclairage précis à travers toutes les facettes de la norme PMR, en s’appuyant sur l’expérience terrain, les nouveautés législatives et les solutions adaptées aux contraintes réelles du chantier. Vous y trouverez les repères indispensables pour anticiper, concevoir et réaliser vos travaux dans le respect des règles, tout en préservant la qualité d’usage, la sécurité et le confort des futurs usagers.

Normes PMR : définition, contexte et cadre légal pour garantir l’accessibilité

Les normes PMR représentent un ensemble de prescriptions techniques visant à rendre accessibles tous types de bâtiments et espaces publics aux personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap. Ce terme englobe donc les personnes en fauteuil roulant, celles ayant des difficultés temporaires ou permanentes à se déplacer, ainsi que les personnes malvoyantes, malentendantes voire avec des handicaps cognitifs. Ce large spectre démontre que l’accessibilité doit être envisagée de façon globale.

Le cadre légal actuel s’appuie principalement sur la loi du 11 février 2005, qui a marqué un tournant en instituant le droit à l’accessibilité dans toutes les composantes de la vie quotidienne et citoyenne. Elle impose que les bâtiments neufs ou aménagés permettent une utilisation autonome à tous les usagers, sans discrimination. De nombreux textes règlementaires se sont ensuite succédé, dont :

  • L’ordonnance de 2014 relative aux Agendas d’Accessibilité Programmée (Ad’AP), organisant une transition à travers des calendriers d’adaptation.
  • Le décret de 2017 qui précise les règles techniques pour les établissements recevant du public (ERP).
  • L’arrêté de 2017 qui définit les prescriptions pour l’accessibilité des logements.

Plus récemment, la loi du 15 juillet 2024 a renforcé ces obligations en incluant des établissements temporaires tels que les foires ou festivals, et en introduisant des mesures novatrices comme la certification obligatoire des logiciels intégrant le module PMR et un fonds dédié à l’aide des petites communes pour leurs travaux.

Par ailleurs, en 2024, la France a incorporé la norme européenne NF EN 17210 qui uniformise plusieurs critères, de la visibilité des contrastes lumineux à la réduction du bruit dans les espaces publics, en passant par le respect des caractéristiques tactiles pour les parcours accessibles.

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Les bénéficiaires prioritaires des normes PMR

Bien que la réglementation vise à garantir l’accès à tous, certains groupes sont prioritaires :

  • Les personnes en fauteuil roulant, qui nécessitent une largeur de passage suffisante, l’absence d’obstacles et des surfaces planes.
  • Les personnes à mobilité réduite temporaire ou permanente : seniors, femmes enceintes, usagers avec béquilles ou déambulateurs.
  • Les personnes malvoyantes et non-voyantes, avec la mise en place de bandes podotactiles, de signalétique adaptée et de contrastes de couleurs renforcés.
  • Les personnes malentendantes ou sourdes, qui ont besoin de dispositifs visuels et auditifs adaptés pour accéder à l’information diffusée.
  • Les personnes présentant des handicaps cognitifs ou mentaux, nécessitant une conception simplifiée, claire et sécurisante des espaces.

Tableau récapitulatif : principaux textes légaux PMR

TexteDateObjet principalImplication
Loi sur l’égalité des droits11 février 2005Droit à l’accessibilité généraliséeObligation d’accessibilité pour tous les types de bâtiments
Ordonnance Ad’AP26 septembre 2014Transition et calendriers d’adaptationMise en place progressive des travaux pour ERP
Décret ERP28 mars 2017Normes techniques pour établissements recevant du publicRespect des règles selon catégories d’ERP
Arrêté logements20 avril 2017Accessibilité des logements neufs et rénovésSpécifications pour portes, circulations et sanitaires
Loi accélération accessibilité15 juillet 2024Extension des obligations et aides nouvellesTP, certification logicielle, fonds péréquation

Obligations d’accessibilité pour les établissements recevant du public (ERP) : ce qu’il faut appliquer

Les ERP sont soumis à des obligations spécifiques selon leur capacité d’accueil. Classés en cinq catégories allant de la 1ère (plus de 1500 personnes) à la 5ème (moins de 50 personnes, souvent petites structures), chaque catégorie présente des exigences variables mais toujours dans le respect du principe d’accessibilité universelle.

Concrètement, tous les ERP doivent garantir :

  • L’accès sans obstacle au bâtiment, ce qui inclut rampes, portes larges, ouverture facile et absence de ressauts non compensés.
  • La circulation fluide à l’intérieur, pour que les usagers puissent se déplacer dans tous les espaces accessibles au public.
  • La réception d’informations (signalétique, annonces visuelles et sonores adaptables selon handicap).
  • La disponibilité des prestations dans des conditions égales (accès au service, espaces adaptés, sanitaires accessibles).

Pour les ERP existants, un Ad’AP (Agenda d’Accessibilité Programmée) était nécessaire pour planifier la mise aux normes. Aujourd’hui, avec l’accélération imposée par la loi 2024, les contrôles sont renforcés et les sanctions plus lourdes, jusqu’à 75 000 € d’amende et fermeture administrative en cas de non-respect.

Selon le dernier rapport ministériel publié en mars 2025, 68 % des ERP sont désormais entièrement conformes. Toutefois, certaines zones comme les sanitaires, les circulations verticales (escaliers, ascenseurs) et la signalétique présentent encore des défauts dans plusieurs cas.

Classification des ERP et exigences principales

CatégorieCapacité d’accueilExigences majeuresExemples d’ERP
1ère> 1500 personnesAccessibilité totale, ascenseurs obligatoires, sanitaire adaptéStades, grandes salles de spectacle
2ème701 – 1500 personnesAccès fluides, dispositifs d’information adaptésCentres commerciaux, théâtres
3ème301 – 700 personnesAménagements accessibles aux PMR, signalétique efficaceÉcoles primaires, bibliothèques
4ème≤ 300 personnesAccessibilité d’une partie significative des locauxPetites salles culturelles, hôtels
5èmeMoins de seuil fixéAccessibilité sur une partie des prestations, cas spécifiquesCommerces de proximité

La bonne planification de la mise en conformité des ERP est un facteur clé. Cela suppose un diagnostic précis, la priorisation des travaux et l’implication d’acteurs compétents – architectes, entreprises reconnues PMR Services ou AdaptAccess – qui assurent le respect strict des normes et optimisent les délais.

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Conséquences du non-respect des normes ERP

Les sanctions sont lourdes et soulignent combien la conformité est un enjeu prioritaire :

  • Amendes administratives pouvant atteindre 75 000 € pour les ERP des 1re à 4e catégories.
  • Résiliation possible des baux commerciaux lorsque les manquements sont répétés et non corrigés.
  • Fermeture administrative de l’établissement pour non-conformité grave.
  • Sanctions pénales en cas de récidive établie par la justice.

La vigilance est donc impérative pour les élus, gestionnaires, et propriétaires d’ERP, qui ne doivent sous-estimer ni la complexité, ni l’importance du respect des normes.

Normes PMR pour les cheminements extérieurs : assurer un parcours sécurisé et accessible

Les cheminements extérieurs jouent un rôle déterminant dans l’accessibilité globale d’un bâtiment. La norme PMR impose qu’ils soient continus, sans danger, et utilisables par tous sans aide. Ce point est souvent négligé alors qu’un simple obstacle ou une pente inadaptée peut totalement compromettre le parcours des usagers.

La réglementation détaille un ensemble de critères techniques stricts :

  • Largeur minimale de 1,40 m pour la continuité des parcours, pouvant être réduite à 1,20 m en cas d’obstacle ponctuel.
  • Dévers transversal inférieur ou égal à 2 % pour éviter tout déséquilibre.
  • Surface de sol non glissante, mate, sans obstacle physique ou visuel dangereux.
  • Pentes inférieures à 5 %, avec tolérance jusqu’à 8 % sur une courte distance et 10 % sur quelques décimètres, accompagnées de paliers de repos réguliers.
  • Ressauts modérés, inférieurs à 2 cm (4 cm tolérés avec chanfrein).
  • Repérage des obstacles ainsi que bandes de guidage tactile pour les malvoyants.

Ces prescriptions assurent un cheminement fluide et sécurisé depuis la voirie publique jusqu’à la porte du bâtiment, garantissant la continuité du parcours pour tous.

Innovations technologiques au service des cheminements extérieurs

Des idées récentes ont vu le jour pour faciliter encore plus l’usage : revêtements photoluminescents activés par détecteur de mouvements, systèmes de guidage audio-tactiles intégrés au mobilier urbain ou bétons auto-ajustants grâce à l’induction magnétique. Ces avancées sont à connaître pour envisager une mise à niveau à long terme conforme aux exigences futures.

CaractéristiqueValeur réglementaireRemarque
Largeur de cheminement1,40 m (min 1,20 m ponctuel)Assure le passage des PMR sans difficulté
Dévers transversal≤ 2 %Réduit le risque de chute
Pente maximale5 % (8 % toléré sur < 2 m)Favorise l’autonomie même en fauteuil roulant
Ressaut maximal2 cm (4 cm avec chanfrein)Évite les obstacles difficiles à franchir
Bandes podotactilesObligatoiresPour le guidage des malvoyants

Pour bien s’assurer de la conformité des travaux, il est essentiel de solliciter des professionnels spécialisés comme BatiPMR ou Handibat qui maîtrisent parfaitement ces critères.

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Stationnements réservés PMR et signalétique adaptée : respecter les détails qui font la différence

Les places de stationnement réservées aux personnes à mobilité réduite ne sont pas un luxe mais une obligation. Selon les normes, elles doivent représenter au moins 2 % du parc total, avec un minimum d’une place par site ERP ou lieu de travail. Ce nombre doit être adapté en fonction de l’usage réel, ce qui nécessite une analyse précise lors de la phase de conception ou de mise à jour.

En plus du nombre, les dimensions sont strictement encadrées :

  • Largeur minimale de 3,30 m, incluant une bande latérale d’au moins 0,80 m pour faciliter la montée et descente.
  • Marquage au sol clair et visible avec pictogramme normalisé représentant un fauteuil roulant.
  • Signalisation verticale, également normalisée, visible depuis plusieurs mètres.
  • Raccordement direct et sans ressaut au cheminement accessible vers l’entrée principale.
  • Localisation stratégique, la plus proche possible de l’entrée accessible.

Avec l’harmonisation européenne et l’application de la norme NF EN 17210, un vaste chantier de révision des 850 000 places existantes devra être réalisé d’ici 2027. Ce projet concerne notamment les collectivités territoriales qui doivent intégrer ces mesures dans leur politique d’aménagement public.

Signalétique et visibilité pour une accessibilité efficace

La signalétique joue un rôle fondamental pour orienter, informer et sécuriser les déplacements. Pour être conforme :

  • Les contrastes doivent respecter un rapport minimal de 70 % entre les surfaces adjacentes, ce qui assure une bonne visibilité même par faible luminosité.
  • Les pictogrammes utilisés sont normalisés selon les prescriptions européennes et françaises.
  • L’éclairage des panneaux doit être adapté pour ne pas créer d’éblouissement, facilitant ainsi la lecture en toutes conditions.
  • La hauteur de lecture doit être positionnée à hauteur d’œil des utilisateurs en fauteuil roulant.
CritèreValeur exigéeImpact utilisateur
Rapport de contraste≥ 70 %Meilleure visibilité pour malvoyants
PictogrammesNormés NF EN 17210Communication universelle
Hauteur de lecture0,90 m – 1,30 mAccessibilité aux fauteuils roulants
ÉclairageUniforme et non éblouissantLecture optimale de jour comme nuit

Le respect de tous ces critères est indispensable pour ne pas créer d’obstacles invisibles à première vue, et pour favoriser l’autonomie des personnes concernées.

Normes d’accessibilité intérieures : dimensions, portes, escaliers et équipements clés

Une fois à l’intérieur du bâtiment, plusieurs éléments doivent répondre aux exigences PMR pour assurer la circulation et l’usage sécurisé. Cette partie comprend la dimension minimale des couloirs, les largeurs de portes, les caractéristiques des escaliers et la présence d’équipements adaptés.

  • Largeur minimale des couloirs : 1,40 m (1,20 m toléré ponctuellement).
  • Largeur des portes : passage utile d’au moins 0,83 m, avec portes à deux vantaux dont un au moins respecte cette largeur.
  • Espaces de manœuvre en porte : 1,70 m × 1,40 m devant chaque porte.
  • Hauteur des poignées : entre 0,90 m et 1,30 m et de type préhensible facilement.
  • Seuils : hauteur inférieure à 2 cm, ou rampe compensatoire adaptée.
  • Escaliers : largeur minimale de 1,20 m entre mains courantes, hauteur des marches < 16 cm, giron > 28 cm, mains courantes continues, bandes d’éveil à la vigilance et contrastes visuels marqués.
  • Ascenseurs : obligatoires selon taille et usage, avec cabine minimale de 1,10 m × 1,40 m, commandes entre 0,90 m et 1,30 m, et signaux visuels et sonores.
  • Rampes : pente < 5 %, largeur ≥ 1,20 m, paliers de repos et mains courantes.

De plus en plus, les avancées technologiques et les dispositifs numériques, y compris des capteurs IoT intelligents, permettent de monitorer en temps réel la conformité et la sécurité des passages, anticipant ainsi les opérations de maintenance.

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Tableau de synthèse des normes intérieures PMR

ÉlémentExigence techniqueRemarque
Couloirs≥ 1,40 m (min 1,20 m ponctuel)Passage confortable et sécuritaire
PortesPassage utile ≥ 0,83 mUn vantail minimal doit respecter cette largeur
Manœuvre de porteEspace 1,70 m × 1,40 mFacilite l’accès et rotation fauteuil
PoignéesHauteur 0,90 m à 1,30 mDoivent être préhensibles et faciles
SeuilsHauteur ≤ 2 cmRampe obligatoire si seuil plus haut
EscaliersLarg. ≥ 1,20 m, hauteur ≤ 16 cm, giron ≥ 28 cmBandes d’éveil et mains courantes exigées
AscenseursCabine min 1,10 m × 1,40 mCommandes visibles, sonores et tactiles

Aménagement des sanitaires PMR : un défi technique et réglementaire à ne pas sous-estimer

Les sanitaires accessibles représentent un poste délicat, fréquemment pointé lors des contrôles. Les exigences sont nombreuses et visent à faciliter les transferts, garantir une zone de manœuvre suffisante et assurer une sécurité optimale.

  • Surface minimale : 1,50 m × 2,20 m pour permettre le demi-tour d’un fauteuil.
  • Espace latéral minimum : 0,80 m × 1,30 m à côté de la cuvette pour faciliter le transfert.
  • Hauteur de la cuvette : entre 0,45 m et 0,50 m.
  • Barres d’appui : latérales, fixées entre 0,70 et 0,80 m.
  • Lave-mains accessible : à hauteur inférieure ou égale à 0,85 m.
  • Accessoires (savon, sèche-mains) : positionnés entre 0,90 m et 1,30 m.

Un impératif : au moins un sanitaire accessible doit être disponible à chaque niveau disposant de sanitaires. Ce point est critique car, selon le dernier état des lieux, 23 % des ERP présentent encore des non-conformités majeures dans ce domaine.

Solutions techniques et innovations récentes

Pour faciliter la mise aux normes, divers produits spécialisés ont émergé :

  • Receveurs de douche extra-plats, limitant les obstacles.
  • Sièges de douche rabattables intégrés.
  • Barres d’appui modulables avec contrastes visuels.
  • Revêtements antidérapants de dernière génération.
  • Technologies inédites telles que peintures conductrices ou verres structurels offrant une meilleure adhérence.

Si les coûts peuvent sembler élevés, ces innovations contribuent à diminuer les risques de maintenance et assurent un usage pérenne des installations.

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Normes PMR dans les logements : aménagements à prévoir pour garantir le confort et la sécurité

Depuis 2017, les logements neufs intègrent progressivement des critères d’accessibilité plus stricts. Ces derniers incluent notamment :

  • Cheminements extérieurs accessibles, garantissant un accès facilitant jusqu’au logement.
  • Couloirs larges d’au moins 0,90 m pour permettre la circulation d’un fauteuil.
  • Une unité de vie accessible au rez-de-chaussée ou équipée d’un ascenseur (séjour, cuisine, chambre, toilette, salle d’eau).
  • Portes d’une largeur minimale de 0,80 m.
  • Salle d’eau aménageable pour accueillir une douche accessible.

Pour les logements existants, une rénovation imposant des travaux importants doit s’adapter aux règles des constructions neuves dès que possible, sauf impossibilité technique ou patrimoniale.

Aides financières à la portée des particuliers

Plusieurs dispositifs publics soutiennent la mise en conformité des logements :

  • Crédit d’impôt pour l’aménagement des logements destinés aux personnes âgées ou handicapées, couvrant jusqu’à 25 % des dépenses.
  • Subventions ANAH pouvant atteindre 50 % du coût des travaux selon conditions.
  • Aides des caisses de retraite dédiées à la prévention et l’adaptation du domicile.
  • Prestation de Compensation du Handicap (PCH) pour les personnes concernées.
  • TVA réduite à 5,5 % sur l’achat des équipements ou la réalisation de travaux spécifiques.
  • Dispositif péréquation intercommunal, récemment créé pour accompagner les petites communes.

La mobilisation de ces aides peut être complexe, mais elle représente une occasion précieuse de financer une adaptation efficace et durable. Des structures comme PMR Solutions, Accessibilite France ou AccessiBat proposent un accompagnement expert pour monter ces dossiers.

Le rôle des seuils PMR : un point clé souvent sous-estimé à maîtriser

Le seuil de porte peut facilement devenir un obstacle infranchissable. Normé depuis longtemps, sa hauteur maximale admissible est aujourd’hui très stricte :

  • Seuil inférieur ou égal à 2 cm : conforme sans autre adaptation.
  • Seuil entre 2 et 4 cm : toléré uniquement si chanfreiné, c’est-à-dire biseauté pour ne pas bloquer le passage.
  • Seuil supérieur à 4 cm : interdit sauf s’il est équipé d’une rampe adaptée avec pente maximale à 5 %.

La gestion des seuils est donc un point de vigilance majeur dès la phase conception, que ce soit pour les ERP ou les logements neufs. En rénovation, plusieurs solutions techniques existent :

  • Suppression ou encastrement du seuil dans la dalle, si techniquement faisable.
  • Installation de rampes fixes ou amovibles, selon l’usage et l’espace disponible.
  • Utilisation de précadres avec seuil intégré assurant étanchéité, isolation thermique et accessibilité.
  • Matériaux adaptés (aluminium, inox, composites) favorisant résistance et antidérapance.

Le non-respect de ces normes fragilise la continuité du parcours et peut compromettre la conformité du bâtiment. Le DTU 36.5 guide la pose des menuiseries extérieures, en particulier sur la non-perforation des traverses basses des portes pour garantir une bonne étanchéité.

Type de seuilHauteur maximaleSolutions adaptées
Seuil plat≤ 2 cmAucun aménagement complémentaire
Seuil chanfreiné2 cm – 4 cmArête biseautée obligatoire
Seuil élevé> 4 cmRampe adaptée avec pente ≤ 5 % ou suppression

Pour une prise de décision éclairée, il est recommandé de faire appel à des spécialistes tels que HandiMobilité ou Normes&Vérif qui peuvent effectuer une étude adaptée à chaque situation.

Fournisseurs et aides pour la mise en place de seuils PMR

Plusieurs marques et entreprises spécialisées proposent des solutions sur-mesure :

  • Seuils plats avec précadres intégrés, offrant performances thermiques et étanchéité.
  • Rampes amovibles en aluminium ou caoutchouc antidérapants, adaptées à des usages ponctuels.
  • Seuils chanfreinés en inox ou aluminium anodisé.

Les coûts varient énormément selon la complexité du montage et le type de matériau, allant de 100 € pour un seuil plat simple à plus de 1 500 € pour des solutions techniques certifiées. La pose doit être confiée à des professionnels qualifiés.

En complément, des aides telles que MaPrimeAdapt’, l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) ou des dispositifs locaux apportent un soutien financier apprécié, particulièrement valorisé lorsqu’un accompagnement par un AMO (Assistant à Maîtrise d’Ouvrage) comme Logiadapt est sollicité.

Étapes et acteurs clés pour réussir la mise en conformité PMR de vos bâtiments

La réussite d’un projet accessibilité ne s’improvise pas. Elle nécessite une approche méthodique :

  1. Diagnostic complet réalisé par un professionnel habilité : inventaire des non-conformités, analyse précise.
  2. Plan d’action clair et précis avec priorisation, durée et budget estimés.
  3. Procédures administratives : demande d’autorisations adaptées, respect des délais.
  4. Montage du financement : identification et demande des aides, subventions et crédits d’impôt.
  5. Consultation d’entreprises spécialisées : choix des équipes expertes en Normes&Vérif et PMR Solutions.
  6. Exécution des travaux : suivi rigoureux, adaptation en fonction des contraintes imprévues.
  7. Contrôle final : qualification de la conformité par bureau de contrôle agréé ou organisme indépendant.

Se tourner vers des professionnels reconnus, comme Accessibilité France et AdaptAccess, facilite grandement le parcours et assure la conformité juridique et technique. Par ailleurs, la formation des artisans reste un enjeu majeur. L’enquête nationale PMR-2025 révèle qu’à peine 38 % d’entre eux détiennent le label Pro-PMR, soulignant l’importance de choisir soigneusement les intervenants.

Pour mieux cerner chaque étape, il convient de consulter régulièrement des ressources spécialisées comme des conseils pour faire appel à un architecte, les démarches pour l’organisation d’un chantier, ou encore les précautions pour choisir la bonne entreprise. Tous ces aspects contribuent à une mise en œuvre qui évite les retards, dépassements budgétaires et non-conformités.

FAQ Norme PMR : questions fréquentes pour mieux comprendre vos obligations

  • Quelle est la hauteur maximale autorisée pour un seuil PMR ?
    La hauteur ne doit pas dépasser 2 cm sans aménagement complémentaire. Entre 2 et 4 cm, un chanfrein est obligatoire. Au-delà, une rampe avec pente adaptée (≤ 5 %) est indispensable.
  • Peut-on conserver un seuil existant en ajoutant une rampe ?
    Oui, à condition que la pente de rampe respecte les normes et que la largeur utile ne soit pas réduite.
  • Existe-t-il des seuils plats universels adaptés à tout type de porte ?
    Certains modèles de précadres avec seuil intégré peuvent convenir à divers types de portes tout en garantissant l’étanchéité et la conformité.
  • Quelle pente doit respecter une rampe de seuil ?
    La pente maximale est de 5 % avec tolérance jusqu’à 8 % sur une longueur très courte (< 2 m).
  • Quelles aides financières sont disponibles pour réaliser des travaux de mise aux normes PMR ?
    Crédit d’impôt, subventions ANAH, MaPrimeAdapt’, PCH, aides des caisses de retraite, et aides locales sont les principaux dispositifs mobilisables.

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